Aujourd'hui j'aimerais t'envoyer de l'amour Christian. À la suite de l'annonce de ta mort, en 2020, je me souviens avoir lu les propos d'un membre de ta famille, sur Facebook, où il était question du fait que tu as manqué d'amour. C'est terrible, c'est injuste, mais c'est ça.
Je viens d'aller mettre ta page Wikipédia à jour, pour y inscrire la date exacte de ton décès, et pour préciser qu'il s'agissait d'un suicide. Page Wiki que j'ai presque entièrement créée, lorsque j'ai appris que tu es mort, étant donné que la précédente était chétive, maigrichonne, et ne disait rien. (Je n'ai pas cherché à être indulgent, et j'ai documenté ta brutalité, notamment en citant Marie-Françoise Taggart.)
Mise à jour : Les modérateurs Wikipédia ont finalement entendu raison, et ont fini par autoriser mes modifications, après avoir pris connaissance de la publication Facebook ci-dessous.
C'est Jean Barbe qui a annoncé qu'il s'agissait d'un suicide. Je lui laisse la parole, et j'enchaîne avec ce que j'ai écrit comme commentaire sous la triste, la funèbre publication.
Merci Jean Barbe pour cette annonce. Je m'étais demandé. Je m'étais demandé si c’était un suicide – ça semblait lui coller. Mais après, dans les jours suivant l’annonce de son trépas, comme on en parlait pas, j’ai fini par me dire que non. Je suis content de lire une certaine forme d’amour à son endroit, ici, en dépit des choses indéniablement horribles qu’il a faites. Comme chez la plupart des gens ayant vibré au contact de son œuvre, c’est une ambiguïté proche de l’amour-haine qui m’habite à son égard. Peut-être est-il question d’un peu plus d'amour que de haine. L’ai lu jeune ado, à une époque où je pouvais contempler ses écrits sans l’altération des filtres sociaux ; pour tout dire, je ne savais pas pour ses démêlés avec la justice. Et plus vieux, quand je suis entré en contact avec lui par le biais de la blogosphère, il s’est montré profondément chaleureux (sans omettre de m’engueuler, parfois, aussi). Personne ne m’a jamais autant encouragé – c’était le meilleur prof imaginable. Cet homme était de la trempe de Rimbaud, et avait trempé sa plume dans le même encrier de génie que Céline. Mais comme eux, c’était un esprit indomptable. Un salaud et tout ce qu’on sait déjà. Je pense que c’est notre Céline québécois : on brûle si l’on s’en approche trop, mais on jouit à le lire en secret. Christian, je viens de compulser ton blogue, avec le mot-clé suicide… Reste en paix, si cela est possible.
Christian, j'aimerais un jour te comprendre. À la façon de celui désirant élucider le problème social que tu posais, soulevais, incarnais : comment ont pu coexister ces deux êtres en toi ? Quelle est la relation entre ton génie, tes problèmes de santé mentale, ton vécu (dont j'ignore la plus grande partie) et tes agissements monstrueux ?
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